Rudolf Steiner affirma à ce propos que l’anthroposophie n’est pas une religion, mais une méthode pour acquérir la connaissance supérieure et clairvoyante. Il la définit comme “science de l’esprit” (dans les autres pays elle se nomme plus justement “science spirituelle”).
Selon lui, elle serait belle et bien la vraie et seule “méthode scientifique” qui permet de comprendre tous les phénomènes et voir au-delà du voile de la matière.
Elle a pour vocation de développer la capacité de perception spirituelle permettant l’accès à son moi-divin, à des mondes supra-sensibles, ou la communion et communication avec des déités.
Autrement dit, l’anthroposophie serait davantage qu’une religion, une gnose.
Elle est en fait un syncrétisme englobant ésotérisme, occultisme, mystique chrétienne, croyances hindouistes, idéologies völkisch et lebensreform, philosophie idéaliste, tout en se revendiquant de la scientificité.
Cette “science de l’esprit” est en réalité une science de l’occulte basée sur la clairvoyance, l’intuition et l’imaginaire surnaturel.
Invérifiable, indémontrable, non mesurable et non reproductible. En somme, tout le contraire de la méthode scientifique.
Cette approche pseudoscientifique est le socle de ce que l’anthroposophie à l’outrecuidance d’appeler une science. Elle est la racine de l’agriculture en Biodynamie, la boussole de sa pédagogie, la colonne vertébrale de tout ce qui touche au domaine médical et de la santé anthroposophique.
Cependant, Steiner ainsi que la société anthroposophique universelle expliquent, en interne, que l’anthroposophie est bel est bien un culte sacré :
Le mouvement anthroposophique n’est pas au service de la terre, mais au service des dieux, il est un culte.
— Bulletins de la Société Anthroposophique (1988), p. 5
Nous réalisons en fait les intentions des dieux.
— Rudolf Steiner, Conseils aux professeurs de l’école Waldorf de Stuttgart t.1 (1919-1921), p. 132
Nous parlerons ici de prière mais ne prononcez pas ce mot.
— Rudolf Steiner, Conseils aux professeurs de l’école Waldorf de Stuttgart t.1 (1919-1921), p. 94
(concernant les fameuses “paroles du matin” récitées chaque jour par les élèves des écoles Waldorf)
Alors définitivement oui, c’est bien une religion, et ce n’est indéniablement en rien une science.
Elle est une religion polythéiste occultiste au panthéon des plus étranges.
Lémurie et Atlantide, réincarnation, corps éthérique, influence des astres, êtres intangibles, créatures folkloriques, angéliques et démoniaques, font partie des croyances et du bestiaire de l’anthroposophie.
L’anthroposophie prétend avoir une destinée divine, comme beaucoup d’autres religions.
Aussi délirante soit-elle, chacun est parfaitement libre d’avoir ses croyances, sa foi religieuse.
Mais alors pourquoi donc cette religion refuse de se définir officiellement comme tel ?
Simplement parce que l’anthroposophie se positionne au-dessus de toute religion, de tout mouvement spiritualiste, et se définit comme une synthèse parfaite.
Une religion qui ne dit pas son nom est une religion qui avance masquée. Une occulte religion occultiste.
L’un de ses desseins étant l’insémination insidieuse de ses croyances. Souhaitant rendre tout individu plus perméable à sa représentation du monde ainsi que sa conception du réel, du spirituel et du divin.
Influencer les individus et la société dans la direction des prophéties édictées par Steiner.
Tel l’archange Saint-Michel terrassant le dragon, elle a comme prétention de sauver l’humanité en amenant l’homme vers de nouvelles races spirituellement supérieures pour enfin atteindre le divin, et ainsi déjouer la venue de l’antéchrist Sorat.
Malheureusement la doctrine de Steiner est claire pour ses adeptes les plus assidus : elle doit se dissimuler, agir dans l’ombre, quitte à mentir, à manipuler.
C’est une approche profondément malhonnête, à l’éthique noire ouvrant à toutes dérives possibles :
Plus nous nous fermerons vis-à-vis de l’extérieur, mieux cela vaudra.
— Rudolf Steiner, Conseils aux professeurs de l’école Waldorf de Stuttgart t.1 (1919-1921), p. 188
Tout médecin étranger serait source de difficultés.
— Rudolf Steiner, Conseils aux professeurs de l’école Waldorf de Stuttgart t.1 (1919-1921), p. 86
Nous n’avons pas le droit de laisser les fonctionnaires de l’État pénétrer dans ce qui fait la substance de notre institution. S’ils veulent observer l’école, qu’ils le fassent, qu’ils viennent traîner leurs guêtres ici.
— Rudolf Steiner, Conseils aux professeurs de l’école Waldorf de Stuttgart t.1 (1919-1921), p . 234
Il faut se faufiler. Il faut être conscient que c’est nécessaire au moins pour atteindre notre but, parler aux gens, et intérieurement les duper.
— Rudolf Steiner, Conseils aux professeurs de l’école Waldorf de Stuttgart t.1 (1919-1921), p. 264
L’une des spécificités de cette conspiritualité est son incroyable faculté à créer de multiples petits gourous en son sein.
C’est bien ce qui la différencie des autres mouvements religieux bien hiérarchisés.
Si l’un de ceux-ci se fait trop remarquer, que ses propos s’avèrent polémiques, ou révèlent trop la doctrine, les croyances ou les buts de l’anthroposophie, les diverses émanations institutionnelles anthroposophiques se dédouaneront de lui sous prétexte que ce qui a fait scandale est le fruit d’un individu isolé. Surtout que les propos, actes ou dérives n’engagent en rien l’anthroposophie ou son institution affiliée, en aucun cas cela serait issu des fondements de cette doctrine.
L’on peut prendre pour exemple Valentin Tomberg (juriste russe), Pierre Lassalle (écrivain), Charles Le Goff (enseignant Steiner-Waldorf et morphopsychologue (resucée de la physiognomonie), Alfredo Agostini (enseignant Steiner-Waldorf et formateur à la pédagogie Waldorf), ou encore Thomas Cowan (Docteur en pseudo-médecine anthroposophique. Voir tweet ci-dessous).
Est-ce que la pédagogie Steiner-Waldorf a été conçue comme un outil de propagande idéologique, un prosélytisme déguisé ?
Je laisse R. Steiner répondre à cette question :
Si nous devons un jour abandonner l’école Waldorf, cela signifiera ôter le sol sous les pieds à notre mouvement anthroposophique tout entier.
— Rudolf Steiner, Conseils aux professeurs de l’école Waldorf de Stuttgart t.1 (1919-1921), p. 253
Est-ce que les croyances de l’anthroposophie sont inculquées aux élèves d’écoles Steiner-Waldorf ?
La question mérite clairement d’être posée.
Surtout lorsque que l’on sait que des parents désireux d’y placer leurs enfants n’ont pas réellement été informés sur quoi repose cette pédagogie alternative.
Ni concernant les vraies raisons de certaines pratiques et rituels occultistes que l’on retrouvent dans les classes, comme les 4 tempéraments, le septénaire, eurythmie, paroles du matin, dessin de formes, etc…